La Poudrerie, avant d’être le nom d’un théâtre, est celui d’un parc. Avant d’être celui d’un parc, c’est celui d’une usine qui fabriquait de la poudre, pour des armes. Depuis que les humains écrivent et racontent des histoires, les armes occupent une place centrale dans les récits, qu’ils soient fictionnels (épopées mythologiques, films d’action) ou historiques (guerres, révolutions). Avons-nous besoin de la violence pour faire une bonne histoire ? Quel rôle jouent les armes dans les récits qui nous tiennent en haleine ? 

En partant de l’histoire de cette usine de notre territoire, Lucie Nicolas suit la poudre et collecte
des récits d’armes pour les questionner. Si par magie, fusils, calibres et autres explosifs en disparaissaient soudainement, ceux-ci perdraient-il pour autant leur force ? 

Plusieurs fils narratifs s’entremêlent, venus de contextes et d’époques différentes. Chaque fois, une arme est impliquée. Arme symbolique, de destruction massive ou simple jouet, les objets et les échelles s’entrechoquent. De prime abord sans rapport entre elles, les histoires se frottent. 

À Sevran, Monsieur P. nous dévoile sa collection d’armes. Une pacifiste inspire Alfred Nobel dans
la composition des bâtons de dynamite. Une petite fille joue avec un morceau de bois dans la cour de l’école maternelle. À la compagnie d’arc, on perpétue l’esprit de la chevalerie. Un instructeur de police nous apprend à réagir en cas d’agression. Une gameuse nous initie aux combats virtuels. L’ingénieur Paul Vieille invente la poudre « B », dite poudre sans fumée. Une archère décoche sa flèche pour ravir le cœur qu’elle convoite. Une famille tamoule fuit les persé- cutions pour trouver refuge dans la ville qui a produit jusqu’à 28 tonnes de poudre par jour… Mais les histoires déraillent et les objets mutent. Alors, peut-être, nait la « fiction-panier ». Un récit où l’objet n’est plus contondant mais mou, fait de mailles et de boucles, un récipient pour recueillir nos histoires, pour penser nos mondes autrement. 

Texte et mise en scène Lucie Nicolas | Collaboration artistique Éléonore Auzou-Connes  | Avec Eléonore Auzou-Connes et Jonas Thierry | Conseils pyrotechniques Pierre de Mecquenem | Costumes et accessoires Léa Gadbois Lamer | Construction Max Potiron ; Lumière Laurence Magnée | Production La Concordance des Temps collectifF71 | Co-production La Poudrerie – scène conventionnée Art en territoire, Sevran (93), ECAM, Le Kremlin-Bicêtre, Théâtre- Cinéma de Choisy-le-Roi (94) 

Le collectif F71 est conventionné par la DRAC IDF depuis 2021 et subventionné par la Région Ile-de-France au titre de la Permanence Artistique et Culturelle depuis 2013 et par le Conseil Départemental du Val-de-Marne au titre de l’Aide au développement artistique depuis 2019. 

www.collectiff71.com